Se plonger dans les archives du Théâtre Michel pour se remémorer les pièces à succès, c’est se souvenir de ces comédiens et comédiennes qui ont occupé les planches du théâtre. Des talents, des vedettes, des artistes qui ont laissé leur empreintes dans le monde du spectacle vivant, et dans les coulisses du Théâtre Michel.


« Des Enfants de Coeur » de François Campaux

Cette comédie en 3 actes de François Campaux, s’est jouée en 1941, au Théâtre Michel. Cette pièce raconte l’histoire de Georges qui, à la suite d’une scène de ménage, quitte sa femme Solange pour s’installer chez Gisèle, sa maitresse. Alors qu’il commence à peine à faire des projets d’avenir, la dévouée Joséphine introduit une jeune fille, Christiane, la fille de Georges, qui lui annonce qu’elle a décidé de venir s’installer avec lui, chez Gisèle. Quelques minutes plus tard, Jean-Pierre, le fils de Georges, fait, lui aussi, son apparition et lui annonce qu’il va rejoindre sa « fiancée », une ravissante camerounaise dont il est très amoureux. Solange, la femme de Georges, tombe dans les bras de Gisèle, son amie d’enfance et maitresse de son mari, car elle est inquiète pour ses enfants. Finalement, Georges se débrouillera avec ses enfants. L’arrivée de Zoura, la fiancée du fils réjouira Georges pendant quelques minutes mais celle de sa belle-mère portera son exaspération au paroxysme.

Zoom sur Pauline Carton dans le rôle de Madame Guibert

Complice de Sacha Guitry qui la nommait sa « bibliothèque ambulante », Pauline Carton a débuté le théâtre très jeune. À vingt ans, elle interprète le rôle de « La Carton » dans la pièce Le Ruisseau, de Pierre Wolf. Elle gardera ce nom toute sa vie.

Elle participe aussi à des revues de music-hall et joue dans des opérettes. C’est dans l’une d’elles : Toi c’est moi, de Henri Duvernois, lyrics d’Albert Willemetz, qu’elle chante avec René Koval l’air bien connu : « Sous les palétuviers ».

Elle débute au cinéma en 1907 et fait, entre autres, des apparitions dans Blanchette, de René Hervil (1921), Feu Mathias Pascal, de Marcel L’Herbier (1925), Education de prince, d’Henri Diamant-Berger (1927), et le Sang d’un poète, de Jean Cocteau (1930). Au total, Pauline Carton aura tourné dans pas moins de 250 films. Parmi les cinéastes, on retrouve Max Ophuls, Abel Gance et Henri-Georges Clouzot.

On la voit exclusivement dans des rôles de second plan, dont elle se fait très rapidement la spécialiste. Soubrette, concierge, mégère… Pauline Carton les a incarnées des années durant au cinéma ou sur les planches. On lui découvre en outre une voix de vinaigre aux accents faubouriens qui s’accorde à merveille avec sa silhouette surmontée d’un chignon à l’ancienne mode. Elle se définit comme étant une « utilité », c’est-à-dire un personnage effacé mais indispensable cependant à l’intrigue. Les interventions de ses personnages réjouissent le spectateur sans pour autant le distraire de l’action principale.

Outre le théâtre, qu’elle n’abandonne pas jusqu’à sa mort, Pauline Carton a publié deux ouvrages rassemblant ses souvenirs de comédienne : les Théâtres de carton, et Histoires de cinéma.